La boucle de Thakhek

Thakhek est une ville active mais il y a une certaine tranquillité dans l’air, sûrement due au fait qu'elle borde le Mékong ce qui lui procure un certain charme. Nous allons dans une auberge ouverte depuis seulement 3 mois et "Ping-pong”, le maître des lieux est un jeune super sympa. On aura l’occasion de manger avec lui et un de ses amis américain dans la guinguette toute proche. Il nous a expliqué à quel point c'était difficile de monter son business au Laos en tant qu’étranger (il est thaïlandais), mais grâce à ses contacts sur place, il a réussi à se faire accepter moyennant de participer un peu à la vie locale (en argent quoi). Son ami, un homme âgé semblait tout droit sorti du Bronx et nous a raconté comment à l’époque dans son milieu défavorisé, il partageait ses repas avec le reste de la communauté. Chacun emmenait un plat et ça finissait en mélange original. D’ailleurs, pour certains, c’en était devenu presque une compétition, c’était à celui qui ferait le meilleur plat ! 

Pourquoi nous avons mis les pieds dans cette petite ville? Et bien tout simplement parce que c'est d'ici qu'on commencera la boucle de Thakhek en scooter, qui promet de magnifiques paysages et surtout, de l'authenticité. Oui car c'est ce à quoi nous avons déjà eu droit lors de notre boucle de Mae Hong Son en Thaïlande et on compte bien réitérer l'expérience !

Jour 1

De Thakhek à Tha Lang 

Au matin, on se pointe chez le loueur de scoot (retrouvez toutes les infos pratiques en fin d'article). Après avoir essayé un semi automatique, Jérôme pas trop à l’aise décide de prendre plutôt un automatique qui est un peu plus cher. Il paye pas de mine, mais on nous assure que ça suffit pour la boucle.

On part très prudents car les laotiens ont la réputation de conduire assez vite. On remarque surtout que pas un n’est fichu de rester dans sa voie dans les virages. On doit donc prendre garde à bien rester sur le bord de la route.

Premier arrêt, Paseum Cave. C'est une toute petite grotte mais ce qui a retenu notre attention, c'est surtout le lac. 

Puis la route nous mène tout droit dans les montagnes karstiques. La route est magnifique et pendant que Jérôme lui, est concentré sur la conduite, moi je profite largement de la vue ;)

Nous sommes passés par le lac Ta Pha Lang, lieu de rdv des locaux les week-ends. Les stands de bouffe ne manquent pas et tout le monde se baigne. Il y avait beaucoup de monde et ce n’était pas extraordinaire. On a donc passé notre chemin pour aller manger dans un boui-boui au bord de la route. Les locaux ne nous lâchaient pas du regard, c'était assez spécial mais on a tout de même échangé quelques mots pour effacer ce petit malaise, puis nous sommes partis en direction de Tha Lang. Sur le chemin, on s’est arrêté pour prendre quelques photos d’une forêt inondée puis on a commencé à prendre un peu de hauteur. Enfin un peu de fraîcheur ça fait du bien ! Ce qu'on aime bien faire aussi c'est prendre des chemins alternatifs. Si on voit quelque chose au loin, on n'hésite pas à prendre une petite rue ou un petit chemin pour aller voir. Bon des fois c'est un cul de sac mais on s'en fout!

Le soir, on dormira dans un charmant petit bungalow et on ira dîner dans un restaurant au bord de la rivière. Si c'est pas romantique !

Jour 2

Tha Lang à Kong Lor

On se lève de bonne heure, bien reposés mais une surprise nous attend. Un pneu du scooter est à plat. Jérôme part seul sur cette épave et trouve un petit boui-boui garage à quelques kilomètres de l'auberge. Le pneu est bien amoché mais deux rustines suffiront à régler le problème. Il faut savoir que c’est chose courante ici. Les loueurs de scoot ne prennent pas la peine de réparer les pneus… ils les regonflent et c'est le loueur qui paye à chaque fois. Comment on le sait? Et bien parce qu’on a rencontré 3 personnes différentes à qui c’est arrivé dont une qui a essayé d’obtenir un remboursement auprès de l’agence Wang wang. La patronne, une porte de prison, n’a rien voulu savoir et a clairement envoyé balader sa cliente. Nous, on a rien dit, on savait que ça servait à rien de se battre.

On reprend la route après ce petit contre-temps et on traverse encore une foret inondée. On a fait pas mal de route, observant les paysages et la vie quotidienne des locaux en traversant plein de petits villages. Juste avant 

d’aller manger, on s’arrête visiter un petit temple. Ouais ça faisait longtemps. Et là, un groupe de femmes en train de manger dans le temple nous invite à nous joindre à elles. Un peu gênés, on s’installe avec elles car on sait que cette occasion ne se reproduira peut-être pas. Elles nous invitent à piocher dans chaque petit bol posé sur la table, on goûte et on nous sert une boisson chaude sucrée et de couleur orange nommée le "namsa" qu'on ne trouve pas dans les petits restos. On échange peu de mots car ces dames n’en connaissent pas beaucoup, mais par contre, beaucoup de sourires. Elles rient et sont heureuses de nous avoir avec elles. C'était top de manger dans un temple avec ces femmes. On a adoré et les avons remercié 36 fois pour leur accueil. 

Après ce moment super sympa, on se rend à la "cool springs" en se perdant au passage dans les rizières. La cool spring, c'est une jolie piscine naturelle payante pour les touristes. On est encore le week-end, il y a donc beaucoup de monde mais la piscine vaut le coup. Elle est très froide mais on est contents de se mélanger aux locaux.

On reprend la route et on passe devant les "bomb boat". Comme son nom l’indique, ce sont des bateaux fabriqués dans des bombes. On prend une piste bien abîmée pour s’écarter un peu de la route principale et  moins subir la pollution. On arrive un peu tard à Kong Lor où on se trouve une guesthouse vraiment pas terrible mais tout près des fameuses grottes.

Jour 3

De Kong Lor à Khoun Kham 

Les caves de Kong Lor, c’est l’attraction la plus réputée de la boucle. Une grotte de 7,5 km de long, avec des formations calcaires, qui se visitent principalement en barque.

En repartant, on croise des tracteurs, on s'arrête 2 fois pour esquiver des averses, on passe en plein milieu de petits villages, observant les habitants à travailler dans leur champ, à attendre un client dans leur petit magasin ou encore à roupiller dans un hamac. Il y a beaucoup de vaches et de veaux sur la route et c'est toujours avec plaisir qu'on les croise. On roule encore 40 bornes pour s’arrêter dans un petit village où il y a très peu de touristes. Notre hôtel est immense et je crois qu'on est les seuls clients. En tout cas on s'y sent bien et comme on a du temps devant nous, c’est le moment idéal pour couper les cheveux de Jérôme! Enfin! Je m’y colle avec des petits ciseaux à ongles. Et bien non seulement j'ai été plus rapide que la première fois en Australie, mais le résultat est parfait! Bon un coiffeur verrait de gros défauts mais pour nous, c’est très bien ;)

Le soir on se trouve un petit resto sympa où on aura l’occasion de photographier un gecko géant. Puis, on a enfin découvert ce que font ces personnes que l'on voit traîner dans les champs à la tombée de la nuit, équipés de lampes frontales. Ce soir là, ce sont des enfants, on les voit avec des petits paniers autour du cou. On leur demande ce qu’ils attrapent, ce sont des petits crapaud ou grenouilles, ils les mangent. Et c’est tout les soirs qu’ils réitèrent leur petit manège pour rapporter de quoi cuisiner à leur famille!

Jour 4

De Khoun Khan à Thakhek

Pour répondre à la question du titre de cet article, oui, la boucle est bouclée. 

On a roulé toute la matinée pour rentrer à Thakhek. On profite d'avoir encore le scoot pour aller chercher le petit papier de sortie que l’ambassade du Cambodge m’a perdu quand on a fait le visa. On a eu de la chance, à  l’office d’extension de visa, il y en a un ou 2 qui traînaient. J’en ai pris un discretos et hop le tour est joué. Ce papier, à la frontière, ils ne le regardent jamais, je ne suis pas inquiétée quand au fait que le numéro d’entrée ne correspond pas au numéro de sortie. 

Cette boucle était encore une fois l’occasion de voir de la nature, de nous retrouver au cœur de petits villages et de comprendre comment les habitants y vivent, bref de faire connaissance avec les laotiens, sans artifice, sans le masque touristique qu’ils arborent dans d’autres endroits. Et on se sent vraiment plus libre en scooter, je commence à comprendre ce que recherchent les motards.

Infos pratiques

Quoi de mieux que de sillonner les routes en deux roues pour se sentir libre ! Born to be wild ! Si ça vous plu ça nous fera très plaisir que vous partagiez cet article. A bientôt !