Villarica
Nous sommes dans la région d’Araucanie qui tient son nom de l’arbre Araucania. Un sapin aux allures de plante grasse qui pousse en grand nombre par ici.
Nous arrivons d’abord à Villarica et même si la ville peut être accueillante avec ses petites maisons en bois, on ne profitera pas tout de suite de son charme puisqu’il pleut sans interruption depuis 2 jours. Du coup on va se concentrer sur la recherche d’un logement et le plus vite possible. On se trouve un hôtel un peu cher mais on est content de se faire un nid douillet pour y passer les 2 prochains jours.
Après être restés enfermés pendant quelques heures, on profitera d’une accalmie pour aller voir le lac Villarica et sa plage de sable noir.
Pucon
Deux jours après donc, nous arrivons à Pucon. C’est un endroit moitié ville moitié station de ski. On se trouve une auberge de jeunesse super sympa avec jardin et minuscules chambres individuelles sous les toits avec velux ou l’on peut mettre un lit et un sac. Ils ont eu une super idée marketing en appelant ça "capsule japonaise” . Alors pour le côté capsule on y est mais pour le côté japonais, je cherche encore…
Ici nous sommes encore sur le lac Villarica mais c’est aussi le point d’accès à de nombreuses randonnées.
Le lac Caburgua
Nous nous sommes rendus en bus près du lac Caburgua afin d’aller voir les plages "playa negra et playa blanca" ainsi que les chutes d’eau "Los ojos de Caburgua”. La playa blanca est vraiment belle et l’ambiance change en fonction des nuages qui laissent ou non apparaître un rayon de soleil et le lac est paisible et entouré de montagnes. Les chutes d’eau quand à elles sont sympas mais le lieu est assez petit.
Le parc national Huerquehue
Le lendemain nous nous sommes rendus au parc national de Huerquehue qui propose aussi pas mal de randonnées. Cependant, vu la saison, il y avait encore beaucoup de neige, il ne restait donc plus qu’une seule rando possible "El camino de los 3 Lagos".
Le chemin est bien balisé, le jeu consiste à monter la colline pour y admirer les 3 lagunes.
Seulement terre + eau = boue
On fera quasi toute la randonnée dans la boue, tantôt visqueuse et collante, tantôt bien liquide. Ça glisse!
Les lagunes sont belles, notre préférée est celle de "Toro" sur laquelle on a mangé nos sandwichs.
Comme on est têtus, on a quand même tenté de rejoindre le mirador Renahue (sachant qu'on nous a bien dit que c'était fermé). On s'est éclaté à marcher dans la neige mais il nous manquait clairement des raquettes. Ça nous a fait du bien, on se croyait au ski, mais quand on a commencé à s’enfoncer trop souvent jusqu’aux genoux, et que les pieds de Jérôme ont commencé à geler, on a décidé de faire demi tour. Et heureusement car après avoir fait les 3 lagunes ainsi que les chutes d’eau que l’on peut admirer en faisant des p'tit détours à chaque fois, il ne nous restait plus beaucoup de temps pour avoir le dernier bus qui nous ramène à Pucon. Et c’est en courant qu’on fera les 2 derniers kilomètres pour attraper le bus de justesse!
On est bien crevés, mine de rien la journée à été longue et marcher dans la boue et la neige, ça fatigue!
On passera une partie de la soirée avec un jeune couple chilien qui aura partagé un morceau de viande grillée avec nous puis on se fait une joie de dormir une seconde fois dans nos capsules japonaises où il fait bon et où on peut observer les étoiles depuis son lit. Perso je me suis un peu crue dans une capsule de vaisseau spatial ;)
Le temps n’étant pas au beau fixe et les randos fermées, on ne traîne pas dans le coin et on file à Puerto Varas mais d'abord, quelques infos pratiques :
La randonnée des lacs demande environ 4h de marche. Si vous êtes un bon marcheur, vous pouvez tenter le mirador Renahue. Prévoir la journée. Pour d’autres randos, il faut revenir plusieurs fois au parc. Ce que nous n’avons pas fait à cause de la météo.
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Puerto varas
A 320 Km de Pucon, le climat est le même, c’est à dire très humide en ce moment. Cependant y a du mieux et on peut aller admirer le lac Llanquihue juste a côté de notre auberge. On voit pas grand chose car il y a beaucoup de nuages, cependant on aura l’occasion d’avoir une super vue le volcan le surlendemain :)
Malgré le temps douteux, on décide de ne pas changer nos plans et on part en bus au parc Vicente Perez Rosales qui est le plus vieux parc du Chili. Il y a plusieurs randos à faire et on choisira "El camino de la desolacion" qui consiste à atteindre un mirador sur un flan du volcan Osorno.
Mis a part les averses de pluie qu’on aura essuyé, la randonnée est très sympa. On marche sur un mélange de sable et de cendres volcanique (un des volcans qui se trouve à côté est entré en éruption en 2015, le volcan Calbuco), on traverse 3 aluvions (comme un lit de rivière asséché sauf que ce n’est pas de l’eau qui y a coulé mais bien des matières volcaniques comme des rochers des cailloux, de la cendre, de la lave…), et on passe à travers la forêt.
Arrivés au mirador, on se prendra du vent glacial et de la grêle, on y restera que dix minutes car on caille et les nuages nous empêchent de voir le volcan Osorno.
Même si on prend le même chemin au retour qu’à l’aller, on s’arrêtera plusieurs fois fascinés par les traces qu’ont laissées les éruptions volcaniques (dernière éruption de l’Osorno en 1893) ainsi que pour prendre quelques photos du lac "Todos los Santos".
Sur le retour, on s'arrête aux Saltas de Petrohué (cascades). Ce ne sont pas tant les chutes d'eau qui sont impressionnantes mais plutôt la couleur de l'eau à cet endroit. Un bleu turquoise magnifique. Une petite balade nous fait longer les cascades. Si vous ne voulez pas investir pour entrer aux cascades, sachez que vous pouvez marcher le long de la route à côté et vous pourrez tout aussi bien admirer le bleu de la rivière ;)
Il y a plusieurs parcs nationaux dans le coin et je souhaitais me rendre à la réserve Llanquihue qui permet de se rapprocher du volcan Calbuco.
Mais le sort en a décidé autrement...
J’avais repéré un bus avec écrit "Llanquihue" dessus. On part donc de bon matin tous frais et bien décidé à profiter de cette journée ensoleillée, direction le bus. Premier obstacle : le bus se rend dans la ville de Llanquihue mais pas au parc. Quand on demande au chauffeur comment se rendre au parc, il ne connaît pas. Puis on lui parle du volcan Calbuco et là, il nous dit qu'il faut prendre un bus pour Puerto Montt, la grande ville qui se trouve à 25 min de bus de Puerto varas, puis un autre bus puis encore un transport pour se rendre vers le volcan. On le croit sur parole (encore…mais il faut savoir que les chiliens ont la mauvaise habitude de répondre à côté de la plaque au lieu de dire qu'ils ne savent pas, on ne m'y prendra plus !) et comme juste à ce moment, il y a un bus pour Puerto Montt qui arrive, hop, on monte dedans.
Durant le trajet, Jérôme regarde quand même maps.me et constate le parcours du combattant pour se rendre près du volcan depuis Puerto Montt. Un chemin de rando est indiqué sur la carte même si on sait qu'avec maps.me, rien n'est sûr ! (Bon, elle nous a quand même aidé bien des fois notamment durant notre trek sur l'Illampu).
Bref, on décide de ne pas suivre les indications du Mr, sauf que le bus va direct à Puerto Montt, on se fera donc un petit aller retour gratuit. La journée commence bien!
De retour a Puerto Varas, on va direct au début du chemin de rando en prenant le même bus que la veille, celui qui va à Petrohué ou Ensenada, puis on commence l'ascension, sur un chemin pratiquable en 4x4, fait de petites roches volcaniques dans lesquelles on s'enfonce facilement à chaque pas. Ça monte sec mais on est seuls, et plus on monte, plus la vue est magnifique. On peut enfin faire vraiment connaissance avec le volcan Osorno mais aussi avec les volcans Calbuco et Puntiagado.
Puis deuxième obstacle : après 2h30 de montée, malgré les indications de maps.me (douteuses cette fois), il n'y a plus de chemin et on doit s'enfoncer dans la forêt pour continuer à avancer. Les arbres sont magnifiques et l'humidité ambiante donne aux mousses et aux fougères une occasion rêvée de les envahir.
Au bout d'une demi-heure, ça devient de plus en plus difficile de se frayer un chemin, on évalue la situation : on avance très lentement, on ne sait pas ce qu'on va trouver au bout puisqu'on est pas dans un chemin officiel, et on est limités pas le temps.
C'est avec regret qu'on décide de ne pas continuer.
Après un bon petit pic-nic bien mérité, on redescend vers la route d’où nous prendrons notre bus de retour.
On a quand même aimé notre petite rando improvisée, on était seuls, il faisait beau et on se sentais libre. Effectivement ce sentiment de liberté qu'on avait au Pérou et en Bolivie nous manque. Etre à 4000 mètres perchés sur une montagne, bivouaquer seuls au milieu de nulle part entre les montagnes et près d'une rivière comme au trek de Santa Cruz au Pérou, se perdre et demander son chemin à un campagnard en sandalettes et à qui il manque la moitié des dents, oui ça nous manque !
Voilà pour nos premiers pas en Patagonie Chilienne et dans cette merveilleuse région des lacs. On se sent un peu comme à la montagne en France mais à une différence près, beaucoup de volcans ici sont actifs !
On vous dit à bientôt du côté Argentin pour se frotter à la neige et aller titiller encore quelques volcans à San Carlos de Bariloche !
Infos pratiques
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Guillaume (jeudi, 04 avril 2019 22:48)
Aaaah le Chili et les informations ^^ On avait aussi eu quelques difficultés ;-)
Bitume et cacahètes (mercredi, 24 avril 2019 08:56)
Ouai c'est ahurissant cette façon de faire! Après avec nos applis, on est quand même plus avantagés qu'avant!